L'Atlas algérien
La différence n’en est que plus apparente avec Loin des hommes. Situé dans l’Atlas algérien en 1954, le scénario s’inspire d’une nouvelle d’Albert Camus, L’Hôte, pour inventer avec beaucoup de rigueur et d’énergie un western minimaliste intensément habité par deux acteurs remarquables, Viggo Mortensen et Reda Kateb. Alors que se précise les prémisses de la guerre, un instituteur du Djebel se retrouve contraint de convoyer à travers montagnes et désert un paysan algérien accusé d’un meurtre. Ils sont traqués par divers ennemis, affrontent de multiples épreuves, leurs relations évoluent au cours de leur odyssée. Schéma là aussi classique.
Loin des hommes, avec Vigo Mortensen et Reda Kateb
C’est une facilité de langage de dire que la nature est un personnage du film. De manière bien plus intéressante, au lieu d’être assignée à un rôle, elle apparaît comme toujours déjà là, comme dimension d’un autre registre que celui où se nouent les drames des hommes, tout en pesant sur leur sort de manière très concrète, comme menace ou comme protection. La question n’est pas tant de «bien» filmer les montagnes et les météores, que de construire ensemble, réalisateur, caméra et acteurs, un mode d’inscription dans la nature qui trouve, séquence après séquence, un mélange de tension et d’indifférence réciproque entre les personnages et les éléments.
Le titre, même si ce n’est pas son sens premier, suggère aussi cela. Et Loin des hommes, en ne rendant pas la nature fonctionnelle, parvient à ce qu’en retour celle-ci donne au récit une étonnante puissance à la fois matérielle et mythologique.
fonte: http://www.slate.fr/story/96809/wild-loin-des-hommes-nature
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